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    La pensée positive peut-elle aider à guérir ?

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Catherine Mainville-M., Coup de pouce, avril 2014, 9 mars 2014

La force de notre pensée peut-elle nous aider à guérir? Très en vogue, ce courant de pensée est fort séduisant. Mais est-il fondé?

Des preuves insuffisantes

Pour Josée Savard, il manque encore trop de preuves pour établir un lien de cause à effet entre pensées positives et maladie, en l’occurrence le cancer. «On peut toujours trouver des études qui démontrent que le stress et d’autres facteurs psychologiques causent le cancer ou inversement que, par notre attitude mentale, on peut augmenter nos chances de guérison. Mais si on regarde l’ensemble de la littérature scientifique, force est d’admettre que la grande majorité des études n’a pas trouvé de véritable relation. Je ne nie pas qu’il y ait un lien entre le psychologique et le physique. Des études ont notamment démontré que les universitaires avaient moins d’infections respiratoires en début de session qu’en période d’examens alors qu’ils sont plus stressés. Mais est-ce que l’effet du stress ou d’autres facteurs psychologiques est assez puissant pour influencer à lui seul une maladie aussi complexe que le cancer? C’est là où il manque des données.»

Professeure au département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal et directrice de l’axe de recherche sur les maladies chroniques à l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, Kim Lavoie est également d’avis qu’il y a actuellement très peu de données probantes sur les liens entre la pensée positive et la survie chez les patients atteints d’un cancer. «Je crois honnêtement que le lien existe probablement, mais pour prouver cela, les études devront être réalisées sur une longue période avec un nombre élevé de sujets chez qui il faudra trouver un moyen de mesurer leur niveau de stress année après année pour ensuite vérifier qui développera une tumeur et qui n’en développera pas.»

La chercheuse rapporte, par ailleurs, qu’il existe d’importantes données concluantes quant au lien entre un état de déprime chronique et l’augmentation du risque de maladies chroniques. «En plus de stimuler le système cardiovasculaire (palpitations, tension artérielle, etc.), la dépression va déréguler le système immunitaire, explique-t-elle. Cet état va également compliquer ou augmenter la présence potentielle des autres facteurs de risques très connus pour les maladies cardiovasculaires. On sait que les patients déprimés boivent plus, qu’ils sont moins motivés à bouger et qu’ils ont tendance à mal manger et à fumer davantage.»